Nos relations sont dans un état de rupture
Cause d’un cauchemar qui s’aggrave et perdure.
Je dis les yeux pleins de larmes qui me torturent:
“Prêtez-moi attention, honnêtes créatures,
Cessez d’observer les secrets de la nature”.(1)

J’ai enduré du sort les funestes caprices.
Patient, jusqu’à la lie j’ai bu tout le calice.
Et toi, mon coeur, partout te guettent les supplices.
“L’amour finit par la mort et le maléfice
Et commence souvent comme un feu d’artifices”.

La trace du fer rouge a marqué mon coeur pur.
Survivra-t-il à de si cruelles brûlures?
Leurs propos l’ont porté dans les plaies des blessures
“Cesse d’observer les astres outre mesure.
Sous l’aile de la nuit dors c’est sain et plus sûr”.

Ils ont cru que j’étais gagné par le sommeil.
Simple conjecture sonnant creux à l’oreille.
Inconscient, l’âme en peine, en plein état de veille.
“Je me dis: pourvu que le coeur qui dort s’éveille
Pour distinguer la nuit du jour au teint vermeil”.

(1) Les vers placés entre guillemets à la fin de chaque strophe à quintuples vers (forme poétique arabe du nom de takhmis) sont extraits du poème “Dernière phase de l’amour” d’Abdallah Ibn Zyat, poète abbasside du deuxième siècle de l’hégire.

Le titre du poème reprend en partie l’intitulé de l’ouvrage d’André Gide “Si le grain ne meurt”.

Si l'amour ne meurt (version alternative)

L'espoir de nous revoir après m'avoir quitté
A chassé le sommeil que j'ai tant convoité.
Je dis, les pupilles de larmes dilatées:
Hommes, chefs d'oeuvre de création, écoutez;
Arrêtez de céder à la fatalité.

J'ai enduré du sort de funestes caprices.
Patience, j'ai bu jusqu'à la lie tout le calice.
Et toi, mon coeur, partout te guettent les supplices.
L'amour finit par la mort et le sacrifice
Et souvent commence comme un feu d'artifices.

Ton rejet, au fer rouge, a marqué mon coeur pur.
Pourvu qu'il survive à ces traces de brûlure?
Leurs propos raniment mes anciennes blessures.
Arrête d'observer le ciel outre mesure.
Sous l'aile de la nuit, s'endormir est plus sûr.

Ils ont cru que j'étais gagné par le sommeil.
Simple conjecture, sonnant creux à l'oreille.
Inconscient, l'âme en peine est en état de veille.
Je me dis: Pourvu que le coeur qui dort s'éveille
Pour distinguer la nuit du jour au teint vermeil.

https://www.cordula.ws/poems/amourmeurt.html