C’est nous les partisans férus d’insoumission,
Peu nous chaut que l’on nous taxe de rébellion.
Loin de nous les rites de la vie ascétique,
Sauf pour avoir droit à un pardon symbôlique.

Ceci est propre à tout jeune d’un certain âge,
Qui parcourt le cours d’eau effréné à la nage.
Est-il à blâmer d’être une mer agitée,
Déchaînée par les vents, houleuse et démontée?

Rares sont les moments où il reste paisible
Sous un ciel non chargé de nuages terribles.
En tant que libertin enclin à la débauche,
Ou vague se brisant sur l’éboulis de roches,

Il mange goulument et boit en abondance,
Sans prêter attention à ses extravagances.
Quand on le conseille d’éviter les bavures,
Il se croit méprisé et vous couvre d’injures.

Ne sois pas avec lui brutal outre mesure,
Celà provoquerait un tas d’éclaboussures.
Agis très prudemment, avec tact et doigté,
Seul moyen d’obtenir quelque complicité.

Sois comme un médecin qui traîte un mal chronique,
Et qui fait appel aux soins de la rhétorique;
Frêle est la jeunesse comme un verre fragile,
Qu’une ébréchure rend hors d’un usage utile.

Passée la fleur de l’âge, on a le repentir
De ce que la décence et la pudeur inspirent.
Ils sont à excuser pour tout ce qi’ils ont fait
Comme faits et gestes passant pour des méfaits.

Dieu sait que l’âge ingrat incite la jeunesse
A commettre bêtises et scélératesses
Et fait grâce au pécheur des fautes qu’il perpètre
Dès lors qu’il les renie et vient à se soumettre.

Son unique espoir est d’attendre Sa clémence;
C’est son seul réconfort. Tout le reste est patience.