Je vois notre nation livrée à tous les maux,
Face aux préjudices, refuge des fléaux.
Elle va d’un pas ferme vers l’abîme béant,
Sort du droit chemin pour suivre les mécréants.

Nos us et coutumes nous tiennent enchaînés
Dans un vil carcan de préjugés surannés.
De l’Islam nous avons renié les préceptes
Source des principes qu’adoptent ses adeptes.

Les sables mouvants des traditions sur lesquels
Nous bâtissons notre vie au plan matériel,
Laissent présager un avenir des plus sombres
Vouant nos logis à gésir sous les décombres.

Nous singeons les moeurs des armées d’occupation
Pour cueillir des miettes aux lieux de distraction.
Nous les imitons dans toutes leurs apparences,
Et plagions leurs recrues dans leur outrecuidance.

Nous ignorons leurs maîtres des arts et des sciences,
Inventeurs de génie et hommes d’expérience.
Mais nous imitons ceux qui passent tout leur temps,
A frénétiquement danser tambour battant.

Seuls nous intéressent parmi eux les frivoles,
Qui ornent leurs actes de maintes glorioles.
Nous hissons la tourbe de leurs hommes nuisibles,
Et ignorons toutes leurs sommités crédibles.

Le discours des uns peut charmer par ses redites
Qui dénient toute vertu à ses mérites,
Quant aux autres, ils nous distraient de bonne foi,
Tel le singe dans un tour de mauvais aloi.