Telle que je la vois, ma nation n’a pas d’âme.
Mieux vaut y être fossoyeur qu’un être infame.
Une armée d’imposteurs l’a transpercée de flèches.
Oh! Que l’ignorance tue et laisse un goût rêche!

Quand je la vois, mes yeux se remplissent de larmes.
Mais de ses larmes peut-on se servir comme arme?
Je la vois, les mouches bourdonnant autour d’elle,
Envahissant son corps inerte de plus belle.

Les calamités ne s’y comptent pas en nombre;
Ses peines couvrent l’air agité de leur ombre.
Elle a dû affronter fléau après fléau.
A quoi bon vivre sous son ciel sombre et noiraud?

Elle ne fait rien pour échapper à la mort,
Telle une brebis dont le loup scelle le sort.
Y a-t-il un médecin pour venir à son aide
Et éviter qu’elle ne tombe froide raide?