“Il faut savoir le prix de l’argent: les prodigues ne le savent pas, et les avares encore moins”
— Montesquieu. Mes pensées.

De tous mes amis seul le dinar me témoigne
Une fidélité franche, honnête et sans poigne,
Répond à mes appels, court pour me secourir
Et m’aide à retenir tous mes profonds soupirs.

Lorsque je suis chargé de dettes qui m’accablent,
Et touchent mon moral déjà fort bien instable,
Il se hâte toujours pour me rendre service,
S’enquiert de mes besoins, me sort de mon supplice.

Il vient à point nommé pour me sauver la face
Souillée par le mépris et portant tant de traces
Qu’il entend effacer en cherchant à guérir
Toutes ces lésions qu’il entend ainsi réduire.

Il est mon aide quand je suis dans le besoin,
Préserve mon honneur, de mon sort est témoin.
En le thésaurisant par goût de l’avarice,
On en est asservi sous l’empire du vice.

Où trouver compagnon plus fidèle que lui,
Pendant l’adversité, sur lequel on s’appuie?
Il est le conseiller et le meilleur ami
Qui, de ces deux fonctions, ne s’est jamais démis.

Quand je le charge de remplir une mission,
Je suis sûr d’obtenir pleine satisfaction.

(Poème daté de 1964)