Notre constitution ressemble à un réptile
Qui ondule à l’instar d’un serpent volubile.
Elle dissimule le mal qu’elle recèle
Provoquant les grandes douleurs qui nous harcèlent.

Elle use de ruse et nous tient cramoisis,
Sous le voile d’une sournoise hypocrisie.
Exhibant un rare objet enduit de vernis,
Cachant la duperie qu’elle nie et renie.

Telle est l’idée qu’elle se fait de la justice
Un horizon qu’éblouit un feu d’artifice.
Ou un mirage qui étale ses promesses
D’un plan d’eau vite emporté par la sécheresse.

Elle couvre de noir le jour azur vermeil
Et sonne les cloches à tous les durs d’oreille..
Elle assaisonne ses arguments de mensonges
Qui bourdonnent dans un inextricable songe.

Nous dictons au peuple ce qu’est la fermeté,
Serrant et desserrant la corde à volonté.
Issus d’une lignée de princes souverains,
Nous descendons de grands rois aux traits humains.

Ainsi est née l’institution de l’allégeance,
Qui a instauré le devoir d’obéissance.
Nous ne risquons jamais de nous tromper de route,
Ni marcher à tâtons tout droit vers la déroute.

Nous avons accès à tous les titres de gloire,
Ayant la haute main sur l’aura du pouvoir.
Notre dynastie exhale un parfum exquis
Embaumant de son arôme les coeurs conquis.

L’héritage qu’elle nous a transmis revêt
Une grandeur d’âme propre à faire rêver.
Nous réclamer plus que ce que nous vous offrons
Peut être pris pour une offense et un affront.