Un peuple non régi par des institutions
Vit dans les ténèbres, végète sans raison.
Opprimé et volé sans gêne et exploité,
Il est toute honte d’être ainsi maltraîté.

Avili, humilié, à l’opprobre soumis,
Sait-il ce qui l’attend, à quoi il est promis?
Ils ont entre leurs mains, tels des jouets d’enfant,
la lie du peuple. Quoi? Oh! rien d’intéressant.

Elle exécute tout ce à quoi on l’engage.
Ainsi le veut le prince avec son entourage.
Quand il paraît tous, tels des singes, se prosternent
Selon une ancienne coutume morne et terne.

Ils sont foulés au pied, écrasés au visage,
Pour que disparaissent tous les mauvais présages.
Ils sont normalement aussi lourds que des pierres;
Mais ils sont par moments rapides tel l’éclair.

Suivant à la lettre tous les ordres reçus,
Et les exécutant avec le zèle en sus,
Ils s’accommodent de tout tyran sans scrupules,
Qui leur nuit tout en les ferrant sous sa férule.

Tout ce qui vient de lui, au hasard des discours,
Met en compétition les plumes tout autour.
C’est là un manque de juste discernement,
Résultat d’un luxe d’indécence assommant.

Que l’homme est horrible, couvert d’ignominie.
Même l’âne de trait connaît sa vilénie.
Lorsqu’il s’abrite dans sa grande forteresse,
Des revers de fortune l’y tiennent bien en laisse.

Celui qu’aucune de ses deux mains ne protège,
Ne saurait suivre les pas rythmés des cortèges.
Si le Seigneur comble un peuple de ses bienfaits,
Son honneur sera sauf, ses souhaits satisfaits.

Il sera à l’abri des scènes chaotiques,
Qu’engendre le péril des esprits maléfiques,
Lorsqu’ils échouent dans tout ce qu’ils entreprennent
Et se montrent aigris pendant que la joie règne.

Nous éprouvons alors une vraie sensation
De bien-être; nos corps sont saisis de frisson.
Maudit soit le clan des ignobles détracteurs,
Pour leur courte honte ils en sont à la malheure!