Ma gazelle, tu t’es emparée de mon coeur:
Tu l’as fasciné par l’éclat de ta splendeur.
Les traits de ta beauté m’ont rendu fou d’amour,
Condamné à errer triste et las tour à tour.

Pitié d’un coeur meurtri, angoissé que voici,
Qu’attise une flamme surchargée de soucis.
La compassion à tes souffrances, oh! mon coeur,
Grandit au fil des jours, redouble de douleur.

La rupture engagée par l’être le plus cher
Dure un instant, puis les relations se ressèrent,
Car fort et profond est le lien de notre amour
Malgré l’épreuve du temps subie nuit et jour.

Ma gazelle, n’as-tu point vu un coeur meurtri
Que l’amour a brisé, que le sort a aigri?
Que ne cherches-tu à ainsi t’apitoyer
Sur un coeur séduit, dans la tristesse noyé?

Mes yeux ont déversé des larmes par torrents
Irriguant le sol sec depuis la nuit des temps.
Sous l’ombre de ton corps je me laisse griser
Par le péril de l’amour que j’ai toujours prisé.

Tes branches suspendues par un tour de magie
A l’instar d’Harot que l’audace a assagi.
Reflètent l’image d’une rare beauté
Que font valoir tes dents blanches et miroiter,

Tel un diadème qui valorise un lustre
Pour parer ce coeur pur qu’envient tous les rustres.
Tes branches inclinées en forme de croissant
Invitent à cueillir des fruits rafraîchissants.

Elles étendent leurs rameaux sur le jardin,
Répandant un calme et un ombrage sereins.
Ces rameaux, fine fleur de tout le paysage,
Attirent tant d’oiseaux aux robes à ramages.

Si celà devait me coûter ainsi la vie,
Je suivrais ton ombre et mon âme me survit.
Source de lumière pour mes yeux et mon coeur,
Ton sourire à lui seul apaise mes douleurs.

Tel un baume qui aide à calmer la souffrance,
Ta salive embaume cette triste existence.
Admets-moi tel que je suis auprès de toi-même;
Permets que je me grise en te disant: je t’aime.

J’ai vu, j’en suis témoin, le lion, roi du désert,
Soulagé de sa proie qui échappe à ses serres.
Sans doute y a -t- il là la clé d’un mystère,
Qui explique pourquoi, fort qu’il est, il s’enferre?

C’est un vrai prodige ce qu’une charmante femme
Captive l’esprit par sa beauté et l’enflamme.
Douce créature, qu’as-tu fait de mon coeur,
Que l’amour a meurtri et voué au malheur?

Mon amour, que n’aies-tu pitié de ces doux yeux
Qui t’aiment, tu m’aurais rendu un être heureux.
Ton visage séduit par ses charmants attraits,
Et, grâce à leur lustre, n’a nul besoin d’apprêts.

Tes dents bien alignées renvoient la transparence
De perles de belle eau, reflet de leur luisance.
Tes yeux d’un marbre noir rendent une beauté
Que veine une grâce chargée de volupté.

Mon coeur est victime d’un mal qui l’a rongé.
Demande-lui pourquoi il est si outragé.
N’a -t- il aucun penchant envers celle qu’il aime?
Que non! Son malheur est de cueillir ce qu’il sème.

Ma belle antilope, mon coeur est en péril.
Du juge de l’amour l’arrêt indélébile
Dira son mot sur tes yeux qui percent mon coeur
De flèches bien pointues, source de mes douleurs.

Dieu vous protège des yeux de cette Camée
Qui dardent un regard de mépris embaumé.
Le magistrat s’apprête à rendre sa sentance,
Sans a priori ni propos de complaisance.

Il commence en disant: Nous avons écouté
Tout ce que le plaignant a à nous relater;
Quels sont les arguments de la partie adverse?

A suivre…

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