“Rompre, c’est faire comme si le passé n’avait jamais existé, faire table rase”. Mais, la rupture peut aussi signifier “une mutation” dont “dépend la conviction que nous aurons d’avoir vécu et donc que nous pouvons mourir”.
— L. Mazliak

Mieux vaut se livrer à une bête féroce
Qu’avec Zemzami vivre une rupture atroce.
Boire le verre amer de la séparation
C’est exposer le coeur à la désolation.

Qui affronte l’amour sans s’armer de patience?
Qui ne s’insurge pas contre l’évanescence?
Celui qui a porté un coup fatal au coeur
D’un amant le ranime à sa grande stupeur.

Le goût suave de sa bouche le dispense
De l’eau de Zemzem qui jaillit en abondance.(1)

(1) Le poète fait ici un rapprochement entre le nom de son ami Zemzami et celui de la source Zemzem qui a jailli à quelques mètres de la kaâba au moment où Ismaël allait mourir de soif.

 

Rompre, c'est mourir un peu (version alternative)

Mourir sous les griffes d'une bête féroce
Vaut mieux de Zemzami qu'une rupture atroce.
Vider le poison du verre de la rupture
Est pour un coeur meurtri une amère mixture.

Affronter son amour sans s'armer de patience
C'est ne rien faire pour éviter la défiance.
Celui qui a porté un fatal coup au coeur

Maintient les amants en vie, quitte à leur stupeur.
Le goût de ses lèvres suaves les dispense
D'aller chercher Zemzem au débit fort intense.

https://www.cordula.ws/poems/rompremourir.html