Tout est soumis ici-bas à la connaissance.
Seul un mal chronique brave l’homme de sciences,
Qui ne lui trouve aucun remède qui soit bon,
Et demeure plongé dans la consternation.

Il ne lâche jamais ceux qui en sont atteints.
Ainsi j’en fais les frais. Quel horrible destin!
Il n’est pas possible d’en attendre une issue
Satisfaisante et raisonnable par dessus.

Il est ou stable ou comme un nuage agité.
Sur sa médication le monde est dérouté.
Depuis la nuit des temps, il nargue les savants,
Malgré l’expérience et les grands bonds en avant.

Il garde son secret à l’instar des étoiles.
Au delà des normes, il retire le voile
Et devient franchement nocif et pernicieux.
Ne lui pardonne pas ses méfaits, oh! mon Dieu.

Il ne distingue pas le bon grain de l’ivraie,
Le commun de l’homme libre aux accents sacrés,
La foule du savant à l’esprit éclairé,
L’homme intelligent du sot au cerveau taré.

Il triomphe tout comme un perfide imposteur.
Glacial est son grand froid, d’enfer est sa chaleur.
Chez lui les gens sont sur un pied d’égalité,
Qu’ils soient généreux ou avares entêtés.

Il ne respecte ni les gens doués d’esprit,
Ni les éminences grises de la patrie.
Il ravale l’homme de valeur au fin fond
Des fosses de la mer, celui le plus profond.

Il ferme les yeux sur les blamables actions
Commises par ceux qui méritent des sanctions.
Il ne fait cas ni du supérieur ni du noble,
Ni du roturier au comportement ignoble.

Il ne distingue ni le leader politique
Ni l’expert dans les arts des procédés techniques.
Devant le mal ils sont restés abasourdis,
Saisis d’étonnement, figés et engourdis.

Dit vrai celui qui en décrit l’effet nocif,
En mettant l’accent sur son aspect corrosif.
Le mal entretient la douleur en permanence,
Stupéfie et maintient le chagrin en souffrance.

J’ai dû passer bien des nuits blanches à souffrir
Le coeur plein de soucis, l’esprit fou de délire.
A la tombée du jour, les douleurs me saisissent
Et me tiennent compagnie dans le creux des abysses.

Elles ont raison de mes forces, les détruisent
Et l’une après l’autre à néant les réduisent.
Puis, c’est le malheur et l’enfer du désespoir
De l’homme qui tremble et qui se laisse choir.

Il n’a connu aucun moment de vrai répit
Hier comme aujourd’hui c’est le même dépit.
Vis-à-vis des siens, il tient ses engagements
Et ne fait qu’insister à l’instar des amants.

Je ne peux que me plaindre à Dieu le Tout Puissant,
De ce mal qui a rongé ma chair et mon sang.