Le despotisme obscurantiste révolu
Chez nous s'est érigé en pouvoir absolu.
Il a atteint le faîte de son apogée,
Abusant de tous les droits qu'il s'est arrogés.

La tâche de l'enseignement y est accordée
Aux ignares, qui n'ont de leur art aucune idée.
Le poste d'enseignant, sitôt se vend, s'achète.
La corruption fait désormais grande recette.

Elle s'exerce au grand jour. Nul besoin d'avoir peur,
Ni de craindre d'être condamné comme voleur.
Les générations se nourrissent, faute d'éducation,
D'absurdités, de radotages, d'aberrations.

Et lorsque la période des examens arrive,
Les candidats chutent et s'en vont à la dérive,
Risquant ainsi l'ignominie de l'exclusion
Qui les maintient dans une totale perdition.

Leur seule issue est de revenir sur leurs talons,
Et constituer une armée de moribonds.
C'est dans ce piteux état que désirent les voir
Les gouvernants à partir de leur tour d'ivoire.

Ils assument leur office en payant à prix d'or
Les postes qu'ils occupent indûment depuis lors,
Postes qui se plaignent de ce type d'occupants,
Leur dénient ce droit, y voient des chenapans.

On eût dit de l'ignorance, pour ne pas la nommer,
Imposante comme une montagne, haute comme son sommet.
Ils se sont érigés en seigneurs tout puissants
Pour être objet d'éloges comme maîtres de céans.

Non pour administrer dans les règles de l'art
Les affaires de l'Etat, laissées à tout hasard.
On croit les entendre dire: Pourquoi vais-je m'en faire
Pour le pouvoir et ses futurs dépositaires?

Et les voilà qui se mettent à dénigrer
Leurs successeurs dans un accès de rage outrée.