Nous menons une vie pleine d’ignominie,
Vilipendés, objets de basses calomnies.
Dans un monde où l’on se débat et s’humilie,
Se déshonore, perd son âme et s’avilit.

Les pires épreuves de toutes parts surgissent.
Qui sait quel sort l’attend et quels affreux sévices?
Ces calamités sont source de dissensions
Au sein du corps social en voie de perdition.

Tombés dans l’abjection, agités de tourments,
Voués sans pitié aux pires des châtiments,
Les hommes pataugent dans la vraie turpitude,
Reflet de l’oisive vie de la multitude.

D’aucuns font fortune avec un seul tour de main,
Ce laxisme leur vaut infamie et dédain.
Abolis sont les droits des gens à leur insu,
On les exproprie d’une manière indue.

Leurs rangs subissent des scissions et s’éparpillent.
Les gens se nourrissent d’eau fraîche et de broutilles.
Quand ils sont dans le vrai, on prétend qu’ils ont tort.
Ils perdent tout, leur coupe étant pleine à ras-bord.

Leur commerce subit l’effet de récession.
Leurs profits baissent au rythme de l’inflation.
Leurs idées sont reçues avec un grand mépris.
Leurs traces ne se voient qu’en marge des écrits.

Réduite au silence, leur voix est étouffée,
Pour que soient censurés leurs gestes et leurs faits.
Les affaires se font dans un air de méfiance
Et les transactions se nouent avec prudence.

Les droits sont confisqués par de multiples ruses,
Leurs voies d’accès cachées dans des brumes diffuses.
Au bord de l’asphyxie, nous vivons angoissés,
Etreints d’épouvante, matés et terrassés.

Précaire est notre vie. Oppressés et spoliés,
Croupis dans le malheur, tremblants et humiliés,
Nous vivons désunis en nous tournant le dos,
Laissant à la dérive aller notre radeau.

En unifiant nos rangs autour de notre Roi,
Garant de la nation, protecteur de ses lois,
Nous nous renforcerons et serons en mesure
D’affronter l’ennemi malgré ses forfaitures.

C’est grâce à lui que nous devons notre salut,
Que de fois, nous l’avons, et toute honte bue,
Par le passé, dans un élan de ralliement,
prié de nous sortir de nos empêtrements.