Est-ce quelque sortilège, des fleurs de rhétorique,
Ou bien un jardin de roses au parfum mirifique?
Est-ce quelque bulle de vin qui s'échappe du verre,
Ou des étoiles vives se faisant jour dans l'air?

Ce sont plutôt des rimes bien faites et maitrisées,
Agréables à l'ouïe, précises et stylisées.
On aurait dit des nymphes aussi grâcieuses que belles,
Surpassant de finesse les traits d'une gazelle.

C'est là quelques idées qui d'un bon goût surgissent
Et, tels des chrysanthèmes, s'ouvrent et s'épanouissent.
Le Seigneur a pourvu de sensibilité
Mon esprit bouillonnant de créativité.

Il s'est mis à couler d'une source intarissable
D'où jaillissent les larmes d'une belle inconsolable
Que, telle une statue, j'ai polie et coulée
Dans un précieux métal, dédaignant la mêlée.

C'est ainsi que ces vers m'ont été inspirés
Et qu'a ravi plus d'un leur rythme tempéré.
Tel est mon état d'âme, exprimant par des vers
Le drame de l'angoisse, celui de mes revers.

On le voit provoquer les larmes à outrance,
Pauvres de mes yeux qui sont las en permanence.
Frémissant de colère, mon coeur s'est déchaîné
Pour ainsi fustiger ma triste destinée

Bien qu'elle résiste à tout, ma patience m'a trahi
Lorsqu'un tas de soucis absorbait mon esprit.
Ceci m'a étonné, j'en suis encor perplexe,
Mais j'ai rendu la flèche d'un mouvement réflexe.

Ainsi je me vois libre là où je me sens sûr
Que mon coeur fort résiste à l'assaut des coups durs.
Ma dignité m'empêche d'accepter l'infamie
Qu'elle vienne d'un ami, ou bien d'un ennemi.

Je ne m'attendris guère par faiblesse débonnaire,
Mais j'ai un faible pour les amitiés sincères.
Ma conscience et mon coeur sont on ne peut plus purs,
Comment me marque-t-on du sceau de forfaiture?

Etrange que tout celà! Comment puis-je accepter
De vivre dans l'opprobre et dans l'indignité?
Si je peux trouver le moyen de m'enfuir,
Volontiers en exil j'irai sans coup férir.

Armé de volonté, et à dos de cheval,
J'irai partout chercher l'alter ego fatal.
Sans doute serai-je du hasard à la merci
Et trouverai-je l'âme qui partage mes soucis.

Mais tous les êtres que tantôt j'ai rencontrés
Se nourrissent de haine, derrière des simagrées.
C'est ainsi que les hommes se sont toujours conduits
Depuis la nuit des temps, et jusqu'à aujourd'hui.

Ceux qui se font passer pour ce qu'ils ne sont pas
Croient être dans le vrai sans crainte de faire faux pas,
Pensant être les seuls à détenir la clé
Du juste et de l'injuste, du pur et du troublé.

Ils blasphèment la morale, attaquent par ignorance
Toutes les religions, défient la tolérance,
Adoptent en aveugles des idées délétères,
Et n'ont aucune preuve dans leur argumentaire.

C'est le lot de tout faible d'esprit et de courage
N'ayant pas ces deux mains pour parer aux outrages.
Il est diminué en rang et en valeur,
Ne pèse guère plus qu'un atome de malheur.

Tout peuple qui se plait dans l'état d'ignorance
Ne saurait quoi choisir en cas d'ambivalence
Il n'aboutit à rien et se laisse décimer
Par le déluge qui l'emporte à tout jamais.

Lorsqu'en plus dans son coeur la haine s'enracine,
La crainte de l'échec le rend pusillanime
Pourquoi le peuple ne se réveille-t-il pas
De ce sommeil qui conduit de vie à trépas?

Pourquoi les choses futiles occupent tant l'esprit
Le détournent du savoir, le privent de tous ses fruits?
Les autres sont allés à la conquête du ciel,
Sont comme poissons dans l'eau et se comportent comme tels,

Tandis qu'une houle de fond nous a tous engloutis,
Paresseux que nous sommes, nous tous grands et petits.
Citoyens, mettez-vous sous la haute futaie
Des arbres de la science, servez votre entité.

Seul le savant peut tirer un titre de gloire
De soumettre lointain ou proche à son savoir.
La science est une fierté autant qu'un agrément.
Elle permet de faire face à tout évènement.

Jeunesse de ce pays, si vous voulez survivre,
Prenez donc de la peine pour mériter de vivre.
L'avenir du pays fleurira grâce à vous;
Redoublez donc d'effort, persistez jusqu'au bout.

La nation nourrit en ses jeunes de grands espoirs;
Soyez comme un seul homme que reflète un miroir.
Vous êtes nos étoiles brillantes qui scintillent
Dans la nuit où seule une vague lumière vacille.

Fasse Dieu que nous tous accordions nos violons
Et qu'Il nous prête l'aide que nous lui demandons.