Nombreux sont les humains passionnés par la pêche;
Mais mailler un filet, en colmater les brèches,
Fait partie de ces arts les moins bien partagés.
Le succès des uns est chez d’autres mitigé. (1)

Les gens sont inégaux; à chacun son mérite.
L’ambition de certains n’a guère de limite.
La paresse d’autrui le met toujours en butte
Aux aléas du sort précipitant sa chute.

A l’apathie des uns il n’est point de remède,
Hormis la privation et puis la corde raide.
Faire une profession de la mendicité,
C’est vouer à la mort dons et capacités.

On devrait apprendre que les biens ne s’acquièrent
Qu’à la sueur du front, sinon c’est la misère.
On devrait comprendre que toute charité
Est soeur d’humiliation, source d’indignité.

Des mesures prises par le gouvernement
Imposent de respecter lois et réglements,
Initier des projets, résorber le chômage,
Qui nuit au corps social et y fait des ravages.

Notre contrée devra réunir ses atouts,
Pour que sa cause gagne et triomphe partout.
Mais si nous négligeons de recouvrer nos droits,
Nous subirons de la mort la cruelle loi.

(1) Cette introduction est inspirée d’un vers de l’écrivain syrien Hariri (1054-1122), auteur des Maqamat (séances) qui sont, comme l’a écrit Emile Dermenghen, “un subtile mélange de virtuosité verbale, d’érudition, de préciosité et de picaresque”.