L’espèce humaine compte autant de groupements
Que de catégories et de tempéraments.
Il en est parmi eux de vils usurpateurs,
Guidés par le profit, rusés et imposteurs.

Cette catégorie ne peut être comptée,
Tel l’essaim de mouches sur un fond moucheté.
Elle englobe ceux qui ignorent pour quel but
Ils sont mandatés et vont tout droit à leur chute.

Ils ont grand besoin de quelqu’un pour les guider,
Tels des aveugles dans la foule débridée.
Il en est qui nient l’état de leur paresse,
Au moment de cueillir les fruits de leurs prouesses.

Si ce type inactif au moins n’existait pas,
Les sauterelles chez nous auraient manqué d’appât.
Un autre groupe sait où tirer son profit,
Sans craindre de l’usage admis à faire fi.

Cette minorité, lie de l’humanité,
Est un champ de ruines qui fut une cité.
Le reste du peuple qui partout emplit l’air
De vociférations, empeste l’atmosphère.

Il débite les mots obscènes de chansons
Dont il déclame les refrains à l’unisson.
Rares sont les groupes exempts de tous défauts,
Les grains sans l’ivraie?. Rien de tel, Tant s’en faut!

Tous ceux qu’un vain espoir lie à ses bonnes grâces,
Subissent peines et malheurs de guerre lasse.
Ils recourent alors aux discours d’un autre âge:
Ruse, supercherie, vol, traîtrise et pillage.

Les hommes de valeur sont des cas séparés
Et peu nombreux comme dans le Livre Sacré.
N’essayez pas de les approcher. Au regard
Ils se dérobent et sont toujours à l’écart.

Ils demeurent cloîtrés entre leurs quatre murs,
Restant incognito, croyant que c’est plus sûr.
Ainsi, la sagesse de Dieu sur nous s’exerce,
Comme un navire qui fend les flots et les renverse.

Tantôt, par un calme plat on voit qu’il avance,
Tantôt, c’est à travers des remous qu’il se lance.
Il existe d’autres strates d’individus
Qui vivent en retrait de tous les clans d’intrus.

Ils fuient du commun l’horrible compagnie,
Par pure hypocrisie ou simple vilénie.
Ils ont sûrement leurs raisons car on les voit
A l’abri du tumulte de tout milieu sournois,

Loin de ces palabres où l’on en vient aux mains,
Et des disputes qui prennent un tour vilain.
Mais, quand on péche par excès de précaution,
L’abus de protection tourne à la dérision.

On est alors en proie à des critiques vives,
A d’amers reproches, voire à des invectives.
On risque d’être pris en faute et rejeté
Comme une eau saumatre d’un gosier irrité.

Plus tard, disparaît le reflet de son image,
Fugitive comme la vision des mirages.