Toi qui fais voltiger la flamme de l’amour,
Sais-tu que mon coeur s’y consume nuit et jour?
Je ne vois tout autour aucune échappatoire.
Les gens qui aiment ont-ils droit de se revoir?

La beauté nous envoie son meilleur émissaire,
Qui se fait obéir, aux palais, aux chaumières,
Sauf de ceux qui, aigris, vivent en réprouvés,
Les moeurs corrompus et les goûts bien dépravés.

L’amour tel un tyran est doté d’un pouvoir
Qui asservit l’homme et le laisse ensuite choir.
Mais celui sur lequel tous les yeux sont braqués
Est un homme élégant au style alambiqué.

Il darde sur les coeurs les braises de ses joues
Qui brûlent ainsi tels des morceaux d’acajou.
Quand il paraît on voit la lueur de l’aurore.
On voit au fond du ciel de vifs éclairs éclore.

Quand il arrose de sa bouche un assoiffé,
Celui-ci étanche sa soif et se refait.
Ils s’accordent tous à dire que sa démarche
Est d’un preux chevalier qui fait sonner la charge.

Quand il part à l’assaut il séduit les esprits,
Avec élégance, les yeux d’orgueil pétris.
Les gens disent de lui: Tu es notre seigneur,
Tu as pleins pouvoirs pour mater les imposteurs,

Quant à moi je me dis: Les plaisirs de l’amour
Ne s’émoussent jamais, suivent toujours leur cours.

Ce poème est un pastiche du style et de la manière d’écrire du poète Hassan Mehdi Hajoui, imitant un autoportrait que celui-ci a fait publier dans le journal Assaâda.