Douce créature, nature délicate,
Drapée d’un voile fin, d’un vif rouge écarlate,
Ta face rivalise avec la pleine lune
En reflètant une clarté fort peu commune,

Elle rappelle Josef et son charme éternel,
Eclipsant les astres qui constellent le ciel,
L’élevant au rang de prince de la beauté
Dans le clan de Jacob, où son coeur palpitait.

Pour moi tu as toujours été le point de mire
Qui capte nuit et jour mon regard et m’attire.
Reflet de mon amour, tu es sa fine fleur,
Objet de tous mes rêves, tu es mon âme soeur,

Tu m’incites à faire un tas de fourvoiements,
Et, toute honte bue, j’agis indécemment,
Fréquente chaque jour tous les lieux de plaisir,
Sirote des liqueurs et m’enivre à loisir.

Mais, pour ne pas laisser échapper l’occasion,
De faire triompher l’amour sur la raison,
Je suis tout disposé à en payer le prix,
Quitte à vendre mes biens, immeubles y compris.

Ceci illustre bien l’état de rébellion,
Qui émane ainsi d’une intime conviction.
Ah! Si elle était un moyen de délivrance,
L’enfreindre entraînerait de funestes sentences.

Suivre tous ses penchants évite tout reproche,
C’est d’un naturel qui jamais ne s’effiloche.
De nature nous nous sommes toujours portés
Vers toutes sortes de plaisirs et voluptés.

S’ils font partie de nos acquis et de nous-mêmes,
C’est qu’ils nous sont dictés par une loi suprême.
Il est donc bizarre de condamner d’un trait
Ceux qui agissent mal hors de leur propre gré.

Telle est la conception licite et salutaire,
Que corroborent mes propos aux libertaires.
Tous ceux qui sans détour ont suivi cette voie,
Verront tous leurs actes récompensés de droit.

La période que nous traversons y verra
Un progrès sensible qui avance à grands pas.
Les gens s’y engagent avec légèreté,
En marchant doucement sans jamais se hâter.

Dès lors que s’élèvent les voix en si grand nombre,
Pour que soit licite l’acte commis dans l’ombre,
Voilà que j’ai produit comme un tour de magie
Des vers qui illustrent le thème dont s’agit.