Le vin de jouvence dans mes os et ma peau,
Tel un scorpion avec l’éclat d’un oripeau,
s’est infiltré et m’a soumis à ses piqûres,
M’occasionnant douleurs et force flétrissures.

Mes muscles tressaillent, saisis par l’émotion;
Je bafouille excité par tant d’agitation.
J’ai beau m’habituer à la vive lumière,
Seul surgit l’empire de l’ombre et de l’enfer.

Quand je cherche à agir de façon spontanée,
Le fruit de mon acte paraît désordonné.
Mais si, par devers tout, j’atteins ainsi mon but,
Je serai de mon jet la victime et la butte.

Si je ne réussis pas dans ma tentative,
C’est que je la voyais sous d’autres perspectives.
Ne crois surtout pas qu’il y a anguille sous roche
Dans ce que j’entreprends que d’aucuns me reprochent

Tu vois que je ne peux plus maîtriser mes rènes
Quand je perçois des formes sveltes et amènes,
Tranchantes comme un fil, hautes comme une branche,
D’amants l’âme en peine et les yeux d’un bleu pervenche.