La langue d’un peuple, quel motif de fierté!
Quel rempart protège mieux de l’adversité?
Elle s’illustre par le soin de l’enseigner,
La faire respecter, rayonner et règner.

Malheur à ceux qui la traîtent injustement,
Qui n’en font aucun cas, l’entaillent durement.
C’est s’écarter du droit chemin de les charger
D’apprendre une langue qu’ils ne font qu’outrager.

Rustres de leur état, francisés par l’esprit.
Ils ont l’air de n’avoir ni remords ni soucis.
Ces ânes bâtés ne sauraient porter atteinte
Au livre sacro saint qui règne sans contrainte.

C’est là une honte, Pour nous sans aucun doute!
Ne pas la relever, c’est faire fausse route.
Nous portons du tort à nos enfants en bas âge
En les empêchant de s’instruire sans ambages.

S’agissant du secteur de l’arabisation,
Ayons comme eux le sens de l’organisation
Forgeons des mots nouveaux permettant à la langue
De bien s’adapter au progrès qui la harangue.

Notre patrimoine culturel nous rappelle
Que nous avions une justice bien réelle,
Fondée sur la coutume étayée d’arguments
Qu’il serait indécent d’effacer indûment.

Le pivot d’une langue est dans l’interaction
Des mots dans l’alliance et la combinaison.
C’est la loi qui régit les langues qui s’appliquent
A gravir l’échelle de toute rhétorique.

Il suffit d’adopter un style bien concis
En élaborant un texte clair et précis,
Pour adapter l’écrit au type de critères
Evitant les défauts des langues étrangères

Et ne pas s’engager dans un sentier diffus
Comparable au style lourd d’un langage confus.
Si l’on opère un choix plus conscient et lucide,
Il sera plus clair que l’eau douce et plus limpide.

Il émettra un air pour l’ouïe captivant
Joint à l’harmonie qui rend les sons vivants.
Mais, s’il est percutant autant qu’irréfutable,
On devra s’incliner tel devant un oracle.

Si les siens le négligent par inadvertance,
Ils seront condamnés aux pires déchéances,
Dépériront corps et âme dans leur défaite
Et feront l’objet du mépris le plus abject.