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Soeur courage qui fait front à l’adversité,
Grâce à ta bravoure et à ta témérité,
Nous pleurons ensemble pour toi et avec toi,
La tyrannie d’un chef de très mauvais aloi,

Chef qui interdit aux citoyens d’accomplir
Leur devoir religieux, les pousse à s’abstenir
De se rendre aux lieux saints au simple et pur motif
Qu’il entraîne un gâchis pour le moins excessif.

Son pays est tombé au fond du précipice,
Régi par un despote assoiffé de caprices,
Lequel, pour commander, tient la poigne de fer,
Et maintient son peuple dans un enclos d’enfer.

Il lui fait miroiter seul ce qui lui convient,
Sans qu’un impudent lui marchande son soutien.
Malheur à vous dont les injustes châtiments
Remplacent les charbons ardents et flamboyants.

Y aurait-il parmi vous un être à l’âme fière
Pour rejeter un tel imposteur de carrière,
Collectiviste sans réflexion de surcroît,
Qui se veut de tous les tyrans le porte-voix?

Y aurait-il dans vos rangs démon plus versatile,
Qui ne fait que mentir à un peuple docile
Et, toute honte bue, le tourne en dérision
En lui faisant part du succès de ses canons?

Et les gens d’acquiescer, joyeux, tambours battants,
Et de dire en choeur: Vive le grand combattant!
Mais d’autres voient en lui le tyran qui sévit
Dans les campagnes et les villes asservies.

Il s’arroge selon son gré tous les pouvoirs
Pour barrer la vue à tous ceux qui veulent voir
En semant le trouble dans toutes les contrées
Et rompant totems et tabous, d’un geste outré.

De bastion de l’Islam, le don du nil se meurt,
Telle une tombe dont il est le fossoyeur.
Que Dieu te préserve des yeux des envieux,
Et te protège des ruses des astucieux.

Nasser qui de toi se réclame, pauvre Egypte,
Codifie l’infamie parmi les sacrés rites.
Il n’a ni morale, ni foi, ni repentir,
Il gouverne en tyran, réprime par plaisir.

Il attise le feu entre tous ses amis,
Tel un démon que les génies qu’il a soumis,
Les scélérats et les imposteurs hypocrites
Soutiennent quand toutes ses forces périclitent.

Quand on se montre prompt à agir pour le bien,
L’Egypte ne pense pas à soigner ses liens,
Elle remue le fer dans des plaies béantes
Et lance des flèches parmi les plus perçantes.

Ne vois-tu pas que sa conduite irréfléchie.
Eloigne de toi tous tes amis. Quel gâchis!
Les hommes libres sont tombés dans l’abjection,
Ne manifestant ni crainte ni objection.