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Nous avons caressé de vaines illusions,
Et ouvert la voie à l’ère de répression.
Après avoir subi un échec écrasant,
Et être demeurés le corps agonisant,

Faisant ainsi ménage avec l’adversité,
Résignés à vivre privés de dignité.
On nous force à donner nos têtes à couper
A subir le massacre au fin fil de l’épée.

Plût à Dieu de barrer la route à ces tyrans
Qui bafouent les droits, disloquent tous les rangs.
Plût à Dieu que ceux qui nous ont fait endurer
Toutes ces peines soient punis et torturés.

Celui qui usurpe les droits sacrés des gens
Va-t-il les rendre par souci d’être indulgent?
Ne pas avoir d’égards pour les biens d’autrui
C’est se laisser hanter de cauchemars la nuit.

Celui qui ne tient pas compte des citoyens,
Les pousse à s’insurger avec tous leurs moyens,
Rugissant de fureur, en proie à la colère,
Défiant le tyran à l’épée meurtrière.

Oh! jamais ils n’ont craint la force d’oppression,
Qui leur tend des coupes débordant de poison.
Ils ne rougissent pas d’avoir fait fausse route,
Ou que l’ignorance les mène à la déroute.

Si l’on n’organise pas sa propre défense,
On subira mépris après maintes offenses.
En ne réveillant pas ses passions refoulées,
On sera mort vivant perdu dans la mêlée.

En voulant protéger ainsi sa dignité,
On courra les pires dangers sans s’arrêter
Et mourra d’une mort qui rend fort agréables
Les affres du trépas les plus insupportables.