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La paresse nourrit ignorance et misère,
Méfiez-vous en; elles ont mêmes père et mère.
Ôtez-en la crasse; elle s’y tuméfie;
Passez-les à l’eau qui nettoie et purifie.

Des trois jaillit un mal qui résiste au remède
Et secrète un poison réfractaire à toute aide.
Des coupes de honte, c’est ce qui reste à boire
Pour noyer un chagrin des plus ostentatoires.

Impuissant est l’homme, quand le fléau s’installe,
Sa vie est en danger, l’issue en est fatale.

J’exhorte la nation à plus de vigilance;
Les trois calamités sont source de démence.
J’exhorte la nation à extirper le mal
Qui fait des racines, s’élargit et s’étale.

Procède à l’ablation d’une tumeur qui croit,
Et devient un fléau qui te met aux abois,
Humiliant le pays, le couvrant de mépris,
Comme si nous sommes de déshonneur épris.

La nation a besoin d’hommes de réflexion,
Qui mettent leur zèle au service de l’action
Afin de prendre soin de tous ses intérêts,
Avec persévérance et sans désemparer.

Les tractations ont dans ce monde fait école,
Où l’eau souterraine remonte à ras du sol,
Où les hommes mènent un combat fratricide,
Dont seul sort victorieux le héros intrépide,

Parmi les conseils d’un grand homme d’expérience,
Ces propos reviennent comme une vraie sentence:
“Seul des êtres humains porte le titre d’homme
Celui qui ne compte ci-bas sur aucun homme” (1)

(1) Ce dernier vers a été emprunté à Toghraï, poète arabe du XIIme siècle pc.