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Notre nation n’attache au savoir aucun prix;
Elle en ignore la lettre autant que l’esprit,
Son seul souci est de bâtir des constructions
imaginaires en substance et conception.

Partout les illettrés s’y érigent en maîtres,
Les lettrés hésitent entre être et ne pas être.
L’ignorant passe pour un chef grandiloquent,
Assourdit l’oreille, met son âme à l’encan.

Aux hommes libres ne rebute aucun effort
Pour aider la nation à prendre son essor;
Mais ils sont la risée de tout leur entourage,
Et ne cessent d’être accablés de leur outrage,

La nation place sur le même pied progrès
Et régression, perçoit le profit à regret,
Ne craint pas de subir mépris et déshonneur,
Pour savourer l’échec d’une vie sans grandeur.