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Le problème des enseignants incultes, dont il est question dans le poème ci-dessous, se pose dans beaucoup de pays et affecte la quasi totalité des disciplines dispensées dans les établissements scolaires, à commencer par les règles les plus élémentaires de l’ortographe et de la grammaire.

Dans son numéro du 3 juin 2007, le Canard Enchaîné a écrit à ce sujet:

“Des enseignants mal formés, incultes, bafouilleurs et souvent parasites, c’est l’image que donne des profs le rapport d’un inspecteur général de l’Education Nationale, Philippe Berret, paru aux Editions Fayard sous le titre : “La République et l’Ecole”

Des temps les plus obscurs les idées révolues
Sont érigées chez nous en dogmes absolus,
Plaçant ainsi à leur culminante apogée
Les droits qu’elles se sont indûment arrogés.

L’enseignement voit sa lourde tâche accordée
Aux incultes qui n’ont de l’art aucune idée.
Le poste d’enseignant se vend au plus offrant.
La corruption sévit, s’infiltre et se répand.

On l’exerce au grand jour. Nul besoin d’avoir peur
D’être pris la main dans le sac comme un voleur.
On se nourrit, faute de bonne éducation,
D’absurdes bribes et de force aberrations.

Lorsque la période des examens arrive,
Le candidat chute et s’en va à la dérive,
Risquant l’ignominie de l’amère exclusion
Qui le jettera au bord de la perdition.

C’est dans ce vil état que désirent le voir
Les gouvernants du très haut de leur tour d’ivoire.
Il n’aura plus devant lui dans ces conditions
Que faire partie de l’armée des moribonds.

Il assume l’office en payant à prix d’or
Le poste qu’il détient sans gêne depuis lors,
Poste qui se plaint du misérable occupant
Lui déniant ce droit comme à un chenapan.

C’est de l’ignorance pour ne pas la nommer,
Aussi monstrueuse qu’un invaincu sommet.
Ils se sont érigés en seigneurs tout puissants
Cherchant des éloges en maîtres de céans,

Non pour administrer dans les règles de l’art
La fonction d’enseignant livrée à des ignares,
Mais pour dire: Pourquoi devons-nous nous en faire
Pour aider le pouvoir et ses dépositaires?

Et les voilà qui se mettent à dénigrer
Leurs successeurs dans un accès de rage outrée.

“Des temps les plus obscurs les idées révolues
Sont érigées chez nous en dogmes absolus,
Plaçant ainsi à leur culminante apogée
Les droits qu’elles se sont indûment arrogés.”

Phantastique! J’adore ces vers!