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Jeunes gens! Nous vivons dans une ère où seul compte
Le travail productif; le reste n’est qu’un conte
Fait à plaisir, conçu pour narrer le récit
Irréel d’histoires qu’on raconte à merci.

Quand on s’y laisse aller, ce n’est qu’en pure perte.
On va vers le néant, sans que sonne l’alerte.
La médiocrité nous détient comme une proie
Saisie de désarroi, toute transie d’effroi.

Notre activité voit se ralentir sa marche.
La stagnation aura raison de nos démarches.
Notre espoir finira, hélas! par s’envoler,
Et, tel le juif errant, ne saura où aller.

Notre souhait est que les jeunes d’aujourd’hui
Accepteront de se mettre à hauteur d’appui
En prenant option pour des programmes d’études
Que prône la nation en toute plénitude.

Quand aurons-nous une juste génération
De jeunes droits loin de toute compromission,
Désireux d’engager un ultime combat
Où ils risquent d’aller tôt de vie à trépas

Non de ceux qui dorment à longueur de journée,
Et dansent la nuit sur des rythmes effrénés,
Dans l’espoir d’adapter leurs pas au temps qui court.
Ah! la belle aubaine d’être si bien en cours!

Laisser passer ce temps, c’est manquer de sursaut
Pour chasser l’ennemi quand il monte à l’assaut.
Ainsi, bon an mal an, nous vivons dans une ère
Qui dure l’espace d’une brève chimère.

S’écoule le temps pour rejoindre le néant,
Emporté par l’oubli vers son trou noir béant,
Nous privant de tirer profit tant de ses charmes
Que du brillant éclat de son bleu mauve parme.

Nous sommes hantés par des souvenirs latents
Réveillés par l’émoi de troubles inquiétants.
Soyez donc tolérants, vous qui étiez acquis
Au lustre du passé qui vous a tant conquis.

Il vous a indiqué comment lui obéir
Et vous avez tout fait pour ainsi le servir
Quitte à vous asservir, en soumettant l’esprit
A ses subterfuges, voire à ses tromperies.

Sacrifier tous ses biens pour servir sa passion
C’est aimer jusqu’au point d’en perdre la raison.
Si tel est l’objectif qu’il tient en point de mire,
Il sera victime de coupables désirs.

Nous donnons ces conseils par pure compassion,
Pour vous mettre à l’abri de toute humiliation
Comme celle que nous avons dû endurer
D’un cadre vaniteux, hautain et abhorré,

Promu au rang de chef alors qu’il demeurait
Loin derrière nombre de cadres éclairés..
Tel est le sort qui nous a été réservé
Au lendemain de la liberté retrouvée

Que le vol, l’oppression et les fausses promesses
Nous ont fait détester après tant d’allégresse.
Nous vous voyons déjà dans un profond bourbier;
Ne vous enlisez pas comme nous par pitié!

Etanchez votre soif dans une source claire
Evitez l’eau souillée, saumâtre et délétère.
Vous vivrez ainsi dans le faste et l’opulence
Loin des parvenus qui font preuve d’arrogance,

Rejetés par les gens épris de liberté,
Quand bien même ceux-ci se laissent épater
En les voyant sortir leurs griffes pour chasser
Une proie qui lutte avant de trépasser.

Ils leur ont aliéné le gros de leurs ressources
Par des prélèvements opérés à la source,
Se vantant de bâtir des palais dont l’éclat
Reflète le faste et le grand apparat.

C’est là que réside le grand chef tout puissant
Qui s’arroge un pouvoir pour le moins indécent,
Lui donnant à croire que tout lui est permis
Et que longue est sa main sur le peuple soumis.

Quand il vient au bureau, on le voit entouré
De beaux spécimens de la jeunesse dorée,
Cueillant une caresse, prodiguant un baiser,
Et servant à boire à des agents médusés.

Il détourne les biens d’autrui à son profit,
Pillant les indigents car rien ne lui suffit.
Il soumet les emplois au courtage public
Contre le paiement de rançons impudiques.