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“Il n’est pas dans l’amitié de peste comparable à l’adulation, la flatterie, la basse complaisance”.
— Cicéron – De l’amitié.

Est-ce un sortilège, des fleurs de rhétorique,
Ou un jardin fleuri, au parfum mirifique?
Est-ce quelque bulle qui s’échappe du verre,
Ou des étoiles qui brillent dans l’univers?

Ce sont en fait des vers rythmiques, stylisés,
fins, nets de précision, de concept maîtrisé.
On dirait des nymphes élégantes et belles,
Surpassant de grâce les traits d’une gazelle,

Ou plutôt des idées qui d’un bon goût surgissent,
Telles des fleurs qui des bourgeons s’épanouissent.
Le Seigneur m’a doté de sensibilité,
D’un esprit bouillonnant de créativité,

Ma muse jaillit de sa source intarissable,
Mêlée de larmes de la belle inconsolable.
Que, telle une statue, j’ai coulée et polie,
Dans un précieux métal, qui l’a fort embellie.

C’est ainsi que ces vers m’ont été inspirés,
Et qu’a ravi plus d’un leur rythme tempéré.
Tel est mon état d’âme exprimant par des vers
L’angoisse qui m’étreint, reflet de mes revers.

Il pleure dans mon coeur des larmes à outrance,
Qui coulent de mes yeux meurtris en permanence.
Bouillant de colère, mon coeur s’est déchaîné
Pour ainsi fustiger ma triste destinée.

Ma patience éprouvée m’a pourtant bien trahi
Lorsqu’un tas de soucis absorbait mon esprit.
Mais je suis étonné et encor tout perplexe,
D’esquiver tous les coups d’un mouvement réflexe.

Me voilà libre là où je me sens plus sûr
Que mon coeur résiste au fort assaut des coups durs.
Mon honneur m’interdit d’accepter l’infamie
Qu’elle vienne d’un proche ou du pire ennemi.

Jamais ne m’attendrit faiblesse débonnaire,
Sauf que j’ai un faible pour les amis sincères.
Ma conscience et mon coeur sont on ne peut plus purs.
Comment donc me marquer du sceau de forfaiture?

Etrange tout celà! Comment puis-je accepter
De vivre dans l’opprobre et dans l’indignité?
Si je pouvais trouver le moyen de m’enfouir,
J’irais sous d’autres cieux et ce, sans coup férir.

Armé de volonté, à pied ou à cheval.
j’irai partout chercher l’alter ego fatal.
Sans doute en étant du hasard à la merci,
Verrai-je l’âme soeur objet de mes soucis.

Mais tous les êtres que j’ai partout rencontrés
Secrètent la haine des âmes égarées.
C’est ainsi qu’ils se sont presque toujours conduits,
Depuis la nuit des temps et encor aujourd’hui.

Ceux qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas
Croient être dans le vrai et font pourtant faux pas,
Pensant être les seuls à détenir la clé
Du juste ou de l’injuste et du clair ou troublé.

Ils discréditent tout par esprit d’ignorance:
Morale et religion, éthique et tolérance;
Adoptent des idées parmi les plus vulgaires,
Sans aucune preuve dans leur argumentaire.

C’est le lot de l’esprit qui manque de courage,
N’ayant pas la force pour parer aux outrages.
Il est diminué en rang et en valeur,
Ne pèse guère qu’un atome de malheur!

Tout peuple qui se plaît dans l’état d’ignorance
Ne saurait quoi choisir en cas d’ambivalence.
Il n’aboutit à rien, se laisse décimer,
Par le déluge qui l’emporte à tout jamais.

Lorsqu’en plus dans son coeur la haine s’enracine,
La crainte de l’échec le rend pusillanime.
Pourquoi le peuple ne se réveille-t-il pas
Du sommeil qui de vie mène vite à trépas?

Les choses futiles occupent tant l’esprit,
L’éloignent du savoir, le privent de ses fruits.
Les puissants s’apprêtent à conquérir l’espace,
Maîtrisent les mers pour asservir d’autres races,

Tandis qu’une houle de fond nous engloutit
Paresseux de nous tous, hélas! grands et petits.
Sous la haute futaie de l’arbre de la science,
Nourrissons notre esprit, humons sa quintescence.

Le savant se prévaut seul du titre de gloire
En soumettant lointain ou proche à son savoir.
La science est à la fois fierté et agrément.
Elle aide à affronter la vie à tout moment.

Jeunes de ce pays, si vous voulez survivre,
Prenez donc la peine de mériter de vivre.
Vous êtes l’étoile brillante qui scintille
Dans la nuit où de vagues lumières vacillent.

L’avenir du pays fleurira grâce à vous
Redoublez donc d’effort, persistez jusqu’au bout.
Votre nation nourrit en vous de grands espoirs;
Soyez comme un seul homme au devant d’un miroir.