Imprimer

J’ai largué les voiles comme au temps des corsaires
Vers Salé où la prose défie les vers
Du poète du nom d’Abderrahman Hajji,
Que l’on connaît. Savez-vous de qui il s’agit?

Un savant, dites-vous? Salé, nid du savoir
C’est bien là que je l’ai visité l’autre soir.

Un homme chaleureux? Salé est très affable
Elle m’a réservé un accueil très aimable
En tant qu’hôte et voisin venu de l’autre rive,
D’où arrivent ces gens, souvent à la dérive.

Ils traversent le fleuve avec l’ardent désir
D’accomplir un devoir et d’y prendre plaisir.

Ils se risquent pourtant au péril du voyage,
Sachant qu’ils sont attendus au bord du rivage
Par notre poète, Roi dans son bel empire,
Arborant, à les voir, le plus beau des sourires.

Sondez le Bouregreg pour savoir ce qu’il pense
Des chants des barcassiers qui le mettent en transe.
Il vous dira que les vers de sa création
Jaillissent nuit et jour de la magie du don.

C’est un poète né, clair sans être prolixe,
Ne marque dans ses vers aucun délai préfix.
Il les émaille d’autant de précieuses pierres,
Qui font pâlir celles des plus beaux murs de lierre.

Poème composé par Driss Eljay au lendemain de la visite qu’il m’a rendue le 25 octobre 1964.