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“Au fil du temps, la mémoire chancelante déforme le passé, l’adoucit, le transforme.”
— Sophie Calle – Douleur exquise.

La chronique du temps nous frappe de terreur
S’oppose à presque tous nos souhaits de bonheur.
Traîte très durement les cerveaux cultivés,
Les condamne à vivre sans qu’ils soient motivés.

En lâchant la bride aux personnes ignorantes,
Qui se pavanent dans ses grâces enivrantes,
Elle méprise l’homme à l’esprit avisé,
Et dans la confusion, le tient désabusé.

Elle se soumet au bon vouloir du tyran,
Qui, par caprice, met sa conscience à l’encan
Et monte en prenant part à la course au pillage
Des chevaux pur sang pour accomplir ses ravages.

L’argent s’édulcore de fort belles promesses,
Propagées dans l’air pour la grande foule en liesse.
On lui fait miroiter à force de mensonges
Une vie de luxe qui ne se vit qu’en songe.

Obéissez tous à nos sages directives,
Elles garantissent d’heureuses perspectives.
Apportez-nous vos biens et toutes vos richesses,
Ils seront fructifiés, sans que leur cours ne baisse.

J’ai de preux cavaliers tous placés sous mes ordres,
Quand ils se mettent en marche, ils assurent l’ordre.
Mais j’ai un peuple comme vaillante unité,
Et j’ai la haute main sur sa fidélité.

Peu d’attrait a la chronique du temps qui passe,
Elle rappelle les assauts des loups voraces,
Quand l’homme libre se bat pour sa dignité,
Que la lie des villes envahit la cité,

Que les vrais orateurs sont ainsi entravés
Et que la canaille tient le haut du pavé.