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“Tout est dans un flux continuel sur la terre. Rien n’y garde une forme constante et arrêtée, et nos affections qui s’attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles”
— Jean-Jacques Rousseau.

La vie ressemble aux flux et reflux de la mer
Elle s’obscurcit puis, de l’obscur, vire au clair.
Elle est le jour avec ses allées et venues,
Ses méfaits, ses rêves tristes et saugrenus.

Elle est une lutte de rejets et d’attraits,
Le mal qui croit et le bien qui reste en retrait.
Elle érige en vertu le cumul des richesses,
Quitte au détriment de la masse qu’on oppresse.

Elle est le fort qui du combat sort triomphant
Du faible que dupent tricheurs tonitruants,
Et le riche gavé de tant de victuailles,
Qu’il en tombe malade et souffre qu’on le raille,

L’inactif qui, lui, n’a pas un seul bout de pain,
Souffre des affres de la soif et de la faim.
L’ignorant qui prétend avoir la science infuse
N’accorde au vrai savant qu’une place diffuse.

La vie est l’arène des luttes sans merci
Où réussit l’homme qui n’a point de soucis.
C’est ainsi qu’au début l’univers fut conçu
Et que rien ne put en changer les attributs.

Fais comme si la vie sur terre s’éternise,
Qu’elle n’a aucune limite bien précise.
Mais fais aussi comme si tu devais partir
Laissant derrière toi remords et repentirs.