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Dieu qui créa l’espèce humaine a décrété
Deux conditions de vie: servage et liberté.
Il prescrivit aux uns l’esprit intelligent,
Et dota bien d’autres d’un sens fort indigent.

En les croyant égaux, on s’induit en erreur.
Tant ils diffèrent dans le pire et le meilleur.
Les uns visent toujours à fournir des efforts,
D’autres pensent bien faire en étant dans leur tort.

D’aucuns, dans le repos, disent: La belle aubaine!
D’autres voient dans l’effort une corvée malsaine.
Ceux-là méritent plus qu’une action punitive
Sanctionnant leur flemme et leurs tendances oisives.

Ils trouvent amère l’eau douce et jaillissante,
Lorsqu’ils sont accablés d’une charge oppressante,
Pataugent dans la boue de la mendicité,
Loin de l’eau pure qui lave la lâcheté.

Ceci vient du vice de la vile paresse,
Qui mène plus tôt que plus tard à la détresse.
Lorsqu’on les exhorte à se donner de la peine,
Ils croient être l’objet d’une ironie amène.

Le travail est pour eux pareil à une braise
Qui tue à petit feu, à ce qu’à Dieu ne plaise.
Ils le considèrent comme un très lourd fardeau
Qu’on ne peut soulever ni d’en bas ni d’en haut.