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Ame soeur, poète, enseignant chevronné,
Nous sommes fiers dans la contrée où tu es né,
Que tu y as conquis les coeurs et les esprits.
Qui n’a pas, pour t’avoir méconnu, l’air contrit?

Qui ne se souvient de ton faciès rayonnant,
Ta démarche posée et l’âme à l’avenant?
Nous te vouons tous un amour indéfectible,
Voyons en toi le dernier coeur incorruptible.

Renseigne-toi auprès de ces nombreux passants
Chez qui ils ont été en allant et venant.
Comment va-t-il? Ah! s’il se trouvait parmi nous!
S’il quittait l’hôpital pour un lit bien plus doux!

Quel jour reprendra-t-il le fil des causeries,
Egayer le public avec ses mots d’esprit?
Poursuis ton but avec constance dans l’effort,
Sois toujours assidu, évite les remords.

Courage, Abou Zeyd! Ne sois pas si aigri.(1)
Mon coeur qui te dit: sois patient en est meurtri.
Que c’est pénible de ne pouvoir se lever.
Ainsi, j’ai tardé à venir à ton chevet.

Je n’ai pu supporter de te voir alité;
Sois un peu tolérant pour mon coeur agité.
Je suis venu, vois-tu, poussé par l’affection,
Mon coeur étant rempli de tant de compassion.

Je te reverrai dans un prochain avenir
Disponible comme toujours, sans coup férir.
Tu seras guéri pour marcher sur tes deux jambes
Vers la salle de cours, lieu de tes dithyrambes.

(1) Abou Zeyd: surnom par lequel l’auteur était connu dans le monde des lettres au Maroc.

Le poème ci-dessus m’a été présenté à l’hôpital Avicennes à Rabat par mon pur et fidèle ami, le chérif exemplaire et éminent homme de lettres Abdelmalek El Belghiti, fils de Moulay Ahmed El Belghiti, savant érudit et analyste littéraire, qui a l’esprit critique et juge avec discernement, que Dieu lui accorde sa sainte miséricorde et l’admet dans les vastes jardins de son paradis.