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A mon homonyme qui compte s’absenter
Un mois que je crois long comme l’éternité,
Notre amitié, dis-je, est-elle compromise
Ou livrée à un mal et en est sous l’emprise?

Ta présence m’aide à oublier ma douleur.
S’est-il pendant ce temps passé quelque malheur?
Les drames de l’espèce humaine sont légion,
Finissent et reprennent comme un tourbillon.

Quand un être très cher me rend souvent visite,
J’en oublie mes peines, mes soucis périclitent.
Mais quand il vient à en interrompre le cours,
Je crains qu’à l’amitié il veuille couper court.

Le mal qui me ronge seul poursuit son ouvrage;
Il est comme un habit qui résiste à l’usage,
Que je porte toujours et qui, jusqu’à la lie,
M’impose le calice auquel l’espoir me lie.

Viens me voir autant et plus que faire se peut,
J’en serais flatté et, crois-moi, bien plus qu’heureux,
Que de malades sont en voie de guérison;
Seuls les nouveaux riches tombent en pamoison.

A tous ceux qui portent mon prénom, j’adresse ces quelques vers en guise d’amitié.

(Parmi ses homonymes hommes de lettres avec lesquels l’auteur entretenait une correspondance suivie, nous relevons les noms de l’historien Abderrahman Elfassi et de deux poètes avec lesquels il était lié d’amitié, Abderrahman Aouad et Abderrahman Doukkali.)