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Les partis politiques nous ont désunis,
Semant le trouble dans les coeurs qui se renient.

Nous nous sommes excités tels des chiens qui aboient
Avec aigreur devant une proie aux abois.

Nous avons suivi nos caprices sans tenir
Compte de nos liens qui risquent de se ternir.

Nous avons tourné le dos aux sages conseils
Du Coran, livre saint à nul autre pareil.

Notre souci est de gagner de plus en plus,
De vouloir vivre dans le faste au surplus.

Nous nous écartons des esprits purs et rassis,
Qui n'admettent autour d'eux aucun ramassis.

Nous leur vouons une franche hostilité
Et leur lançons un regard vif et rebuté.

On nous voit par monts et vallées dans des sentiers
Hérissés d'épines, de ronces, d'églantiers.

Quand on nous appelle vers la voie du salut,
Nous préférons rester au rebord du talus.

Mais, quand le chantre du vice nous interpelle,
Nous nous hâtons de répondre à son appel.

On nous voit quitter les sentiers de la grandeur,
Prétendant qu'une telle voie est un vrai leurre.

Mais, nombreux sont ceux qui s'inscrivent aux partis,
En bandes rivales, en factions répartis.

Parmi eux, il en est qui sont récalcitrants,
Se méfient des discours les plus tonitruants.

Seules les intéressent les futilités
D'esprit qui ne sont d'aucune utilité.

Nous n'étions embrigadés dans aucun courant,
Avant qu'ils n'aient pu ainsi disloquer nos rangs

Et nous réduire à un troupeau dispersé,
Ravalant son courroux, sa seule panacée.

Nous n'avons dès lors cessé de nous divertir,
Radotant au bord de la crise de délire.

Tantôt nous braillons comme de stupides ivrognes,
Tantôt avec les loups nous hurlons sans vergogne.

Nous nous éloignons de toute voie qui mène
A la concorde et rend les contacts amènes.

Nous grimpons le mur de la honte par paliers,
Nous servant d'insultes comme d'un bouclier.

Aussi est-il très rare qu'un crieur public
Se fasse ainsi entendre du grand public.

Le chantre du mal nous invite à rompre
Nos liens et nourrir l'espoir de vivre dans l'ombre.

Chacun des partis dispose d'un arsenal
De procédés d'accès au fin fond du chenal.

En dehors de ses rangs, il ne voit qu'errements
Aussi contagieux que le mal d'un pestilent.

Nous glissons vers le bas le long d'une corde,
En ne mettant pas fin à toutes nos discordes.

Nos erreurs nous feront courir un grand péril,
Surtout si nous restons l'air soumis et docile.

Si nous demeurons dans l'état où nous étions,
De troubles, de remous et de perturbation,

Sans tenir compte des expériences passées,
Il nous sera promis un sort de noir tracé.