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Dans la version arabe, les morceaux ci-après se suivent dans le même poème, que nous avons jugé utile de présenter ici en quatre parties portant des titres séparés qui tiennent compte de la thématique des textes en présence.

1. Quand le Maroc va-t-il se réveiller?

Le Maroc voudra-t-il un jour se réveiller
Et rester grâce au savoir toujours éveillé?
Pourra-t-il combattre le mal de l’ignorance
Pour insuffler en son sein un air de confiance,

Rétablir l’union et la solidarité,
Et assainir l’esprit des idées frelatées?
L’autoregression et le manque de vigueur
Nous ont porté tort et soumis aux imposteurs.

Un groupe parmi eux sème la zizanie;
Ses membres sont pleins de haine et d’ignominie.
D’aucuns estiment que le pouvoir personnel
Est la seule voie qui mène au zénith du ciel.

Ils traînent le lourd fardeau de la religion
Pour le rejeter plus loin avec répulsion.
D’autres nourrissent d’excessives ambitions
En se fixant des objectifs de sédition.

C’est ainsi qu’une franche impiété se répand
Que le Coran est la risée des chenapans,
Et que d’autres ambitieux ont porté leur choix
Sur le communisme, ses visées et ses lois.

Terre d’Islam, ressaisis-toi et, en sursaut
Réveille-toi, sinon la mort ne fait qu’un saut.
Et toi, Maroc, prépare-toi à réprimer
Chaos et désunion qui semblent te brimer.

2. Le Maroc face à l’adversité

Je vois mon pays affronter l’adversité
Et craindre du pouvoir l’aveugle iniquité.
Il subit de constants échecs et vexations,
Sachant qu’il est désarmé face à l’oppression.

Il rejette ce qui l’accable comme outrages,
Sources de discensions le livrant au pillage.
Et pourtant, il dispose d’assez d’armements
Pour combattre l’affront des actes infâmants.

On le nettoira de tout ce qui l’humilie;
Rasant ce qui se bâtit au cours des conflits.
Il rejettera ce qu’il croit être un outrage:
Affront, railleries, répression et muselage.

Nation qui n’a pas vu lui sourire la chance,
Ton cuisant échec t’a fait perdre contenance.
Je te vois égarée, montée sur un chameau
Qui marche à l’aveuglette sans bride au museau.

Comment le voyageur de nuit peut-il se rendre
Chez lui sans du beau ciel étoilé rien comprendre?
Seul remporte une compétition un sportif
Fort et inlassable, non languide et chétif.

Cher pays, tes fils réunissent les mérites
Des plus courageux et forts d’entre eux qu’ils imitent.
Acquérir le savoir est le lot du savant
Qu’on vénère quand il est au-dessus du vent.

3. L’esprit de révolte face à la répression

Sottise et ineptie valent à ce pays
Fourbu d’être soumis à l’ordre du baillis.
L’état de lâcheté lui a dicté de taire
Ses remontrances et de cacher ses misères.

En ayant conscience qu’il se laisse avilir,
Il craint moins le tyran, et encor moins ses sbires.
La nation s’est toujours révoltée de se voir
Rabaissée au niveau des bas coups de boutoir.

Mais, elle a toujours craint, par pure lâcheté,
La toute puissance d’un Etat redouté.
Malheur à elle! Elle sort du droit chemin,
Sans suivre la voie la plus sage du commun,

Sans gravir l’échelle qui élève au prestige,
Ni emboîter le pas à ces esprits prodiges.
Malheur à elle de confier ses affaires
A des intriguants qui font fi de l’adversaire,

D’agir sans y mettre de la célérité
Et de se délecter d’un repos mérité.
Malheur à elle de ne pas ouvrir les yeux
Pour voir qu’on lui prête des traits insidieux.

Elle a intérêt à soigner le mal qui aggrave
Son état d’indigence et la rend triste et hâve.
Elle n’aurait alors jamais porté l’habit
De détresse et tendu la main dans son fourbi.

4. La défense de la patrie

Si un peuple étanche sa soif de connaissances,
Présage lui une souveraine puissance.
Pour assurer la défense de sa patrie,
Il ira la tête haute, de gloire épris.

Il fera face à tous les caprices du sort,
En rejetant les occupants par dessus bord.
L’équité prévaudra dans la jurisprudence,
Scellant l’unité d’un peuple en effervescence.

Accorder au savoir un rang privilégié
Embellit et soustrait aux soins de l’imagier.
On dira qu’il s’est guidé sur la bonne voie
En puisant aux sources du savoir et du droit.

Il a écarté de son parcours d’étudiant
D’être miséreux, ignorant et malséant.
Les siens éprouvent un calme vif et serein
De voir notre justice suivre le droit chemin.

L’homme cultivé cumule des expériences
Mettant en valeur le bien-fondé de sa science,
Se met parfaitement au courant des secrets
Qui donnent accès aux dessous les plus terrés.

Si tu n’accomplis pas ton destin par la force,
La vie t’offrira non sa pulpe, mais l’écorce.
Rêver le pouvoir, la gloire et la richesse
Sans rien faire est une preuve de faiblesse.