Imprimer

Certains élus ne doivent pas leur élection
Aux voies donnant accès à la députation.
Triés sur les volets, ce sont des gens qu’on nomme
Relais de portage sinon bêtes de somme.

Ils sont assujettis dans tous leurs faits et gestes
Au bon vouloir du prince à la main combien leste,
Qui soumet ses sujets au verdict du bâton
Et les mène tel un vrai troupeau de moutons.

Il obtient l’adhésion de la masse suiveuse
Au moyen d’une publicité tapageuse.
A mon peuple, dit-il, je livre un document (1)
Qu’il devra accueillir comme un évènement.

En le rejetant, on sera discrédité,
En outre, on risquera d’être persécuté.
La voie royale ne saurait se concevoir
Sans prérogatives de l’absolu pouvoir.

Vous devez ainsi vous soumettre et obéir
Sans nulle hésitation aux ordres de l’Emir.
Le serment d’allégeance est un puissant bastion
Et un arrêt de pleins pouvoirs sur la nation.

Celle-ci se livrait jadis de son plein gré,
Ne protestait jamais, à l’ordre obtempérait.
Pourquoi donc à présent tient-il à la leurrer?
Entend-il couvrir d’un voile ses droits sacrés?

Certains lui reprochent l’intention d’initier
Un pouvoir insatiasble, inique et dépensier,
Qui ne se satisfait d’aucun conseil sincère,
Aussi juste soit-il, aussi précis que clair.

Donner des ordres et les faire exécuter,
C’est ce qui l’intéresse et le fait méditer.
Malheur au peuple qui vit dans la soumission
Manquant de courage pour oser dire: non!

Ecoutez la radio et donnez-vous la peine
De ouir les programmes de la première chaîne.
Faites bien attention, n’écoutez que Rabat;
Quant aux autres radios, misérables grabats!

Leur but est de toujours nous induire en erreur,
A force de calomnies débitées d’heure en heure.
Tel est bien mon conseil, exempt d’ambiguité,
Dépourvu de tout leurre, de toute lubricité.

(1) Le document auquel il est fait allusion ici est le projet de la première constitution proposée au peuple marocain par voie de référendum.