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A ceux qui aiment, sachez que je suis captif
De qui m’a décoché un regard suggestif,
Me transperçant le coeur de flèches de l’amour
Et le consumant au feu de ses beaux atours.

J’ai pensé que l’amour protège comme une ombre,
Mais il s’est avéré un supplice à tout rompre.
J’ai cru que la passion laisse percer la joie
Comme un hâvre de paix, non un propos grivois.

En me croyant parvenu à mâturité,
Je rechute aussitôt dans la médiocrité.
Si vous saviez l’amour ardent que je lui porte,
Tolérez que je me comporte de la sorte.

Honni soit qui par un juif a le coeur conquis;
Ses yeux savent séduire avec un art exquis.
Son regard me foudroie comme l’éclair qui tue
Et réduit en miettes par tous ses traits pointus.

Je me contentais de son sourire perlé
Sans lequel ma vie ne serait qu’un pis-aller.
Pour être près de lui, j’ai eu le dessein
De deviser, boire et me presser sur son sein.

Tel est mon souhait et telle ma destinée;
Comment me défaire d’une inconduite innée?
Il me suffit de réaliser mon désir;
Après quoi, malgré moi, je retiens mes soupirs.