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Ne sommes-nous pas sous l’empire des chimères,
A la merci de ceux qui ont des mains de fer?
Nous avons accepté d’être ainsi humiliés
Et cherché refuge dans nos gîtes spoliés.

Nous n’avons aucun droit de garder le silence
Et nous laisser percer avec leurs fers de lance.
Que Dieu extermine la horde des tyrans
Qui s’imposent à nous en maîtres de céans,

Foulant aux pieds nos droits et prenant en otages
Hommes et biens comme au temps jadis du servage,
Qu’Il leur fasse payer le prix de leurs forfaits
Quand ils vont répondre de leurs nombreux méfaits

Et les jette en enfer comme ultime sanction
Frappant l’ignominie de leurs machinations.
Celui qui sans scrupule usurpe tous nos droits
Comment va-t-il les rendre en toute bonne foi?

Si on ne gère pas ses droits comme il se doit
Qu’on ne s’étonne pas de rendre les abois.
S’il ne tient pas compte des voeux de ses sujets
Ce sera la révolte et l’élan de rejet.

Ils viendront dans un grand mouvement de colère
Défier à l’épée actes et faits pervers.
Ils ne craindront plus la tyrannie du pouvoir,
Ni le poison mortel souillant leur abreuvoir.

Ils ne tourneront plus les talons par pudeur;
Mais prendront tous part aux combats en gladiateurs.
Si nous négligeons de revendiquer nos droits,
Où trouver le juge pour appliquer la loi?

Si l’on n’assure pas sa propre protection,
On sera avili, couvert d’humiliation.
Mais quand on aspire à la vie de dignité,
On ne craint pas d’agir avec témérité,

Quitte à subir dans la mêlée un noble sort
En portant aux lèvres la coupe de la mort.
Mieux vaut refouler ses passions et accepter
D’avoir accès à la vie de l’éternité.