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Le cercle familial ne peut plus supporter
De voir se dégrader l’état de ma santé.
A sa perplexité s’ajoute un désarroi,
Qui soumet l’interdit à l’embarras du choix.

Ils m’ont imposé un régime plus sévère
Et plus rigoureux que tout régime ordinaire.
Toute victuaille licite ou illicite
Se délibère et m’est aussitôt interdite.

Je suis à la merci, à tort ou à raison,
Du verdict édicté par eux comme un sermon.
Ils ne font que brandir, loin de la vérité,
La peur de voir le mal sévir et persister.

Ils se sont découverts certaines vocations
Divergentes de vues, nuancées d’opinions.
Chacun d’eux conçoit le genre de restrictions
Aux aliments qu’impose la médication.

Quant à moi, je souhaite la mort qui délivre
D’aller à la dérive à bord d’un bâteau ivre.
Je n’ai plus la force d’ordonner mes idées
Impromptue est ma vie comme le jeu de dés.

On la voit rarement hors de l’état de troubles,
Où l’on se condamne au risque du quitte ou double.
Le coût exorbitant de mes médicamments
A rajouté à mon état bien des tourments,

Qu’aggravent des effets pervers: hausse des prix,
Bas produit des loyers, impôts mal répartis,
Emplissant les poches de ceux qui nous gouvernent
Qui, eux, mènent une vie aisée et sans gêne,

Une vie entourée de faste et d’opulence,
Lors même que nous vivons dans la stricte indigence.
Y a-t-il quelqu’un parmi nous pour nous secourir
De la dure épreuve que l’on nous fait subir?

Qui se désole des souffrances que j’endure,
Dans la vie, alors que les autres n’en ont cure?
Mais ce qui aggrave l’état de ma misère,
C’est la précarité du niveau des salaires

Et le préjudice qui donne aux nouveaux-nés
Des cheveux blancs qu’on ne peut guère imaginer.
Qui peut m’en préserver si ce n’est le bon Dieu
Qui sur toutes choses veille du fond des cieux?

A Lui seul je remets toutes mes doléances
Et me plains du sort qui m’est échu par malchance.